Tract de la soirée d’information
Bonsoir à tous,
Certains d’entre vous sont venus ce soir à la suite d’un toute-boîtes que nous avons distribué chez les riverains du projet éolien de la Plaine de Boneffe. A la suite d’un malheureux quiproquo, et contrairement à ce que nous avions annoncé, cette soirée, n’est pas organisée par la Commune d’Eghezée pour entendre Air Energy et faire valoir notre point de vue quant à ce projet.
L’objet de la soirée est une information sur les résultats de l’étude d’incidence de CSD commandée par Air Energy pour construire 12 éoliennes sur la Plaine de Boneffe. (Voir le plan d’implementation détaillé)
Malgré notre demande et contrairement à ce qui avait été sous entendu à la réunion citoyenne du 17 mars dernier à Branchon, nous n’aurons pas de temps de parole en dehors des questions que nous pourrons poser, tout comme vous d’ailleurs.
Nous nous permettons donc de vous soumettre quelques idées majeures de notre réflexion.
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I – Qui sommes-nous ?
Un groupe de citoyens riverains de la plaine de Boneffe décidés à réagir face à un projet commercial, démesuré et non intégré.
Le débat n’est pas de savoir si l’on est pour ou contre l’éolien en général. Il se situe sur le caractère intégré, mesuré et réfléchi de son implémentation au sein d’un espace de vie rural.
Notre action, comme l’indique le nom de notre site www.plainedevie.net veut rappeler à chacun que cette plaine constitue un paysage unique, un lieu de vie pour la faune et la flore pour les générations actuelles et futures. Le “.net” (Network/Réseau) souligne le caractère collectif de la réaction citoyenne. Cette plaine, c’est l’agora d’un espace rural à préserver.
Nous ne sommes pas des opposants par principe à l’éolien mais nous désirons nous positionner comme des interlocuteurs crédibles, représentatifs des riverains – avec déjà plus de 400 adhérents à ce jour- et constructifs vis-à-vis de promoteurs éoliens non suffisamment informés de notre terroir.
II – Quelles ont été les étapes du projet :
ü Novembre 2008 : trois réunions d’information ont eu lieu. Nous n’étions, ni informés ni organisés afin de poser des questions pertinentes à Air Energy.
ü Décembre 2008 : notre mouvement a vu le jour et a déposé, in extremis, quelques questions pertinentes à intégrer dans l’étude d’incidences.
ü Mars 2010: nous avons organisé une réunion citoyenne à Branchon afin d’informer les riverains. Notre volonté était d’établir un débat contradictoire avec Air Energy afin que plusieurs de nos revendications soient examinées lors de l’étude d’incidence. Le Collège et le Conseil communal d’Eghezée ont témoigné de leur intérêt pour ce dossier par la présence de plusieurs de leurs représentants. Il nous a été proposé d’organiser une réunion après la publication de l’étude d’incidence. Nous y sommes.
III – Les problèmes de communication
ü En dépit de notre représentativité, nous n’avons jamais pu être autour de la table avec Air Energy. A chaque étape de la procédure, notre demande de discussion a toujours été refusée en nous promettant qu’elle se tiendrait lors de la publication des résultats de l’étude d’incidence.
ü Air Energy, promoteur de l’éolien dans nos régions, peut-elle continuer à nous ignorer ? Pourquoi ne veut-elle pas entrer en contact avec nous ? Croit-elle que son projet ne résistera pas à la critique d’un simple mouvement de citoyens dont ce n’est pas l’activité professionnelle ?
ü Si elle obtient son permis, Air Energy n’aura plus aucune obligation de consulter ni les riverains ni les autorités communales concernées. Elle ne vous a jamais demandé votre avis, elle ne le fera vraisemblablement pas lors de la construction des éoliennes.
ü Marquez votre opposition à ce projet et vous serez peut-être écoutés dans l’avenir. Administrativement, nous n’avons plus d’autre choix que de refuser en bloc le projet, ce qui nous contrarie.
ü Cette stratégie pourra contraindre Air Energy à recommencer la procédure et dans ce cas, nous consulter afin de construire un projet alternatif.
IV – Les incidences négatives du projet actuel sur différents aspects.
Nous pouvons déjà relever de nombreux problèmes et zones d’ombre à résoudre laissés sans réponse par l’étude d’incidence :
ü Des paysages « reconstruits » : l’étude reconnaît que « le paysage actuel est de type « openfield » caractéristique de la Hesbaye et dans une zone à « haute sensibilité paysagère » (partie Sud) ainsi que la nécessité d’assurer la préservation d’une harmonie et d’un équilibre visuel ». Or, elle tend à vouloir minimiser l’impact sur le paysage en affirmant que « cette implantation [d’éoliennes] va recomposer de manière intéressante le paysage de la plaine de Boneffe en lui donnant une dimension verticale ».
ü De l’aspect immobilier : le promoteur s’engage à verser une somme importante aux communes pour « préjudice environnemental » ainsi qu’une indemnité aux propriétaires des terrains. Il devrait faire une proposition aux propriétaires victimes de dépréciation immobilière bien réelle, dont la maison est en co-visibilité avec une ou plusieurs des éoliennes.
ü De la proximité des riverains : l’étude confirme que les premières habitations sont à moins de 590 mètres des éoliennes .Or, la distance minimale devrait être de 750 mètres conformément à ce qui est communément admis jusqu’à présent.
ü De l’éolien citoyen : nombreux sont les riverains interpellés par l’éolien et qui désirent promouvoir cette énergie et même y participer activement par le biais de la technique de l’éolien citoyen. Contrairement à ce qui a été annoncé dans les réunions d’information, rien n’est prévu à cet égard.
ü De la santé : vous le savez, l’ambiance sonore sur la Plaine de Boneffe est très calme et donc le bruit des éoliennes sera bien entendu perceptible. Durant la nuit, le bruit des éoliennes sera très nettement perceptible, des pièges acoustiques devraient être aménagés.
ü De l’histoire : l’implantation d’éoliennes en ce site ne respecte pas plusieurs sites historiques remarquables, que soit de l’époque gallo-romaine (la Chaussée Romaine, le tumulus d’Hottomont et d’autres tumuli) ou de l’époque plus récente de Louis XIV (la Bataille de Ramillies). Ces endroits sont à exclure des zones d’implantation.
ü Les travaux de voiries et le trafic : l’accès au chantier par près de 2000 camions se fera depuis la route de la Hesbaye à Boneffe. Afin d’éviter ce trafic, ne faudrait-il pas entrer sur le chantier par la route de Ramillies là où elle n’est bordée par aucune habitation ?
ü Des chiffres irréels: Il faut savoir que la productivité d’une éolienne se calcule notamment, et en simplifiant, par le taux de capacité. En l’espèce, l’étude annonce un taux de capacité de 2600 heures alors que la moyenne actuelle en Wallonie est de 1840h. Notre évaluation estime un taux de capacité de 1445 heures par an en prenant les normes du Cadre de référence et de la jurisprudence correspondante (taux de capacité minimum de 2200H/an). La productivité énergétique du projet est totalement insuffisante.
ü La nature et les compensations ornithologiques : l’étude conclut par l’imposition de mesures très strictes à mettre en œuvre pour les protéger, pendant la phase de construction et d’exploitation des éoliennes. Elle demande, notamment, de garantir l’absence d’autres projets éoliens vers Hemptinne et Jauche. Or, nous constatons, en ce moment, le démarrage du projet de Merdorp-Thisnes. Par ailleurs, comment et par qui, ces contraintes seront-elles contrôlées ?
ü Les photomontages : ne rendent pas compte objectivement de la réalité de l’impact paysager. En combinant astuces photographiques (grand angle, objet prépondérant à l’avant plan, angle de vue choisi, masquage,…), ainsi que des erreurs d’échelle dans les éoliennes, les photomontages finissent par manquer cruellement de crédibilité et de neutralité et ne plus représenter la réalité du projet.
V – Nos questions :
1. Puisque l’éolien n’est qu’une question d’écologie et non d’économie (le contraire)?, Air Energy serait-elle prête à réaliser le projet de Boneffe sans certificats verts?
2. Les éoliennes représentent une technologie plus coûteuse que les sources d’énergie classiques (charbon, fuel, gaz ou le nucléaire). Pourquoi n‘est-ce pas mentionné dans l’étude ?
3. On sait que les groupes ornithologiques et « nature » sont partagés sur l’éolien. Néanmoins, dans le présent projet, la dernière revue Natagora signale son opposition à celui-ci. N’est-ce pas une problématique à revoir ?
4. Pourquoi n’y a-t-il pas une action et une implantation concertée des éoliennes dans la région ? Par exemple, autour de nous, au cours des deux dernières semaines, nous pouvons constater plusieurs enquêtes en cours :
a. le 17 novembre réunion d’information pour le parc de la Bruyère par Abo Wind,
b. le 18 novembre réunion d’information pour le parc de Dhuy par Electrabel,
c. le 24 novembre pour le parc de Fernelmont par SPE-Luminus,
d. le 23 novembre pour le parc de Merdorp par Tecteo.
VI – Nos propositions pour le futur
ü Nous désirons être actifs au sein d’un comité d’accompagnement.
ü L’accord de gouvernement commande une planification éolienne sérieuse et une révision du Cadre de Référence. Ce n’est donc pas le moment de poursuivre la prolifération anarchique de parcs éoliens et d’admettre que l’initiative communale ou provinciale puisse biaiser la conception régionale. Nous demandons une action concertée entre ces différents niveaux de pouvoir.
ü CSD, le bureau d’études, fait l’objet de plusieurs demandes de retrait d’agrément pour prise de position en faveur des projets éoliens. Nous demandons que l’étude soit réalisée par un bureau totalement neutre et ne faisant l’objet d’aucune contestation pouvant ainsi assurer aux riverains une enquête réellement objective : à charge et à décharge.
ü Nos obligations internationales dans le cadre européen (13% d’énergie renouvelable d’ici 2020) peuvent parfaitement être honorées en arrêtant l’éolien on-shore au profit du seul off-shore.
ü Nous insistons sur le fait qu’il faut économiser l’énergie plutôt que de croire que les éoliennes sont là pour rencontrer notre demande sans cesse croissante, d’électricité.
Conclusions :
A la lecture de ce qui précède, que vous soyez opposés ou que vous désiriez que le projet soit réexaminé, nous vous invitons à signer une des lettres reprises sur le site et à les adresser aux collèges des 3 communes.
Si vous désirez encore nous soutenir pour notre action actuelle et future, un don contribuera à défendre votre environnement. Merci d’effectuer un versement, aussi minime soit-il, sur le compte n° 088-2493540-53 ouvert au nom de Plaine de Vie.
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« ENQUETE PUBLIQUE du 26 oct au 25 nov
Fin de l’enquête publique: merci ! »