Plaine de Vie & Natagora déposent un nouveau recours en extrême urgence contre le nouveau permis afin de stopper le chantier ENECO
Plaine de Vie et Natagora déposent un 7ième recours !
Chers riverains de la plaine de Boneffe,
Vous le savez sans doute, les ministres Tellier et Borsus, responsables respectivement de l’environnement et de l’aménagement du territoire, ont octroyé le 10 février dernier un 7ième permis unique à Eneco Wind Belgique pour l’installation d’un parc de 9 éoliennes géantes dans la Plaine de Boneffe ! Cela sans attendre le résultat du recours en annulation au Conseil d’État contre le permis précédent.
De plus, à peine le nouveau permis délivré qu’ENECO redémarrait les travaux ce vendredi 19 février 2021. Or, le nouveau permis stipule, entre autres, que les communes doivent être averties au minimum 15 jours avant le début des travaux, qu’une campagne d’information de la population (affichage) doit être effectuée par les communes en question, et que l’armée doit être prévenue 60 jours avant le début des travaux. Mais ENECO n’en a cure et fait le forcing : vous l’avez peut-être constaté vous-même, la construction des fondations des éoliennes 1, 4 & 7 sont en cours…
Heureusement, Plaine de Vie a été avertie à temps et a pu réagir très rapidement. Comme ENECO ne veut manifestement pas respecter les clauses du permis et compte avancer un maximum dans les travaux sans respecter le cadre légal fixé et en interprétant le nouveau permis à son avantage, nous n’avions pas le choix :
Plaine de Vie et Natagora ont été contraints de déposer un 7ième recours en annulation, suspension et extrême urgence afin d’interrompre le chantier et de permettre au Conseil d’Etat d’enfin se prononcer sur le fond du dossier.
Nos motivations restent les mêmes depuis 12 ans : la sauvegarde de la plaine. Cette plaine est un biotope unique, qui par sa grande taille et son grand espace ouvert attire des oiseaux aux caractéristiques particulières, rares ou en voie de disparition, tels que le busard cendré, le vanneau huppé ou le râle des genêts. Cette plaine est aussi un haut lieu de l’Histoire, car elle fut le théâtre de la célèbre bataille de Ramillies en 1706. En outre, elle est l’une des dernières plaines en Wallonie où l’on peut encore trouver ce paysage tout à fait caractéristique d’openfield, sans aucun élément vertical venant le perturber. Car comme nous l’avions craint, la propagation des parcs éoliens au centre de la Hesbaye et aux alentours se poursuit inexorablement (carte complète, voir verso).
Il faut savoir aussi que tout parc industriel éolien est destiné à s’étendre. Cela fait craindre que la plaine de Boneffe ne comptera pas, à terme, 9 mâts de 150 mètres de haut, mais bien 12 ou les 17 demandés au début de cette saga. Le projet de Perwez avec ses nombreuses extensions en est la preuve. A Spy également, une extension de parc est en cours.
Il est urgent que les décideurs politiques arrêtent de collaborer d’une telle façon avec les promoteurs industriels éoliens et que les élus adoptent des stratégies de gestion de l’énergie mieux planifiées et plus intégrées. La Wallonie est devenue un échiquier géant sur lequel les promoteurs industriels se disputent chaque mètre carré pour mieux l’occuper sans tenir compte des spécificités et caractères uniques des terres convoitées.
Vous le savez, les membres du collectif « Plaine de Vie » s’investissent bénévolement depuis plus de 12 ans pour la sauvegarde de la plaine de Boneffe. Néanmoins, lorsque nous sommes obligés de faire
appel à la voie juridique, nous sommes confrontés à d’importants frais atteignant plusieurs milliers d’euros.
Concrètement, si vous vous sentez concerné(e), SOUTENEZ NOS ACTIONS au Conseil d’Etat
EN FAISANT UN DON, aussi minime soit-il, sur le compte BE53 0882 4935 4053
(BIC : GKCCBEBB) au nom de Plaine de Vie, avec en communication « Don Conseil d’Etat »
Faire un don en une fois est difficile pour vous ? Optez pour un ordre permanent de quelques euros.Chaque don, aussi modeste soit-il, est une pierre à l’édifice.
C’est grâce à votre soutien indéfectible que Natagora et Plaine de Vie ont pu préserver la plaine de Boneffe. Nous vous en sommes très reconnaissants.
Et si vous souhaitez soutenir activement cette action citoyenne, nous vous invitons à rejoindre « Plaine de Vie » !
Merci à tous !
N’hésitez pas à diffuser cette information.
Eneco démarre les travaux dans la Plaine de Boneffe, à l’insu des citoyens et des autorités publiques
L’exécutif wallon s’accorde le privilège d’outrepasser la plus haute juridiction du pays au bénéfice de promoteurs industriels, au dépens de la biodiversité et du patrimoine commun.
En effet, ce 10 février 2021, les Ministres Tellier et Borsus, responsables respectivement de l’environnement et de l’aménagement du territoire, ont octroyé un septième permis unique à Eneco Wind Belgique pour l’installation d’un parc industriel éolien dans la Plaine de Boneffe. Cela sans attendre le résultat du recours en annulation au Conseil d’État contre le permis précédent. C’est déjà la troisième fois dans ce dossier, que le gouvernement wallon se montre complaisant vis-à-vis de cet acteur industriel.
Comme cela a été le cas en 2020, Ministres et promoteurs tentent de forcer l’installation de ce parc industriel en aire agricole, à l’insu des citoyens et autorités publiques locales. En effet, ils avaient émis leur arrêté le 24 mars 2020, en retirant eux-mêmes le permis de 2018, chose qui n’avait été communiquée au grand public par voie légale qu’à la mi-mai. Eneco, pour nourrir la confusion, clame à qui veut l’entendre que son permis lui avait été octroyé le 29 avril, comme elle l’indique sur son site Internet. Cette fois-ci, la ruse est plus perfide. Car, le permis est à peine remis que les travaux redémarrent ce vendredi 19 février 2021. Or, aucune campagne d’affichage n’a débuté puisque les communes n’ont été averties que cette semaine, et ce en violation de certains articles du permis lui-même.
Ministres et promoteurs travaillent de concert contre les pouvoirs locaux et les citoyens. Car la définition d’un tel calendrier de travaux, avec la garantie que les ouvriers et équipements soient disponibles à temps, n’a pu être décidée sans la certitude que celui-ci soit avalisé par les ministres au moment opportun.
Plaine de Vie ne compte pas en rester là. Après 12 ans de combat pour la défense de la Plaine de Boneffe, nous analysons les termes de ce nouveau permis pour voir ce qu’il apporte de plus par rapport aux précédents, à chaque fois annulés par le Conseil d’État. Afin de permettre à quiconque de prendre connaissance de ce dossier endéans un délai raisonnable, nous emploierons tous les moyens légaux pour arrêter ces travaux. La police a d’ailleurs déjà été informée. Elle a constaté la situation. Reste à faire appliquer la loi.
Rappelons que notre objectif principal, ainsi que celui de Natagora, est de protéger une plaine aux caractéristiques particulières, propice à héberger des oiseaux communes, rares ou en voie de disparition. En plus de cet enjeu de protection de la biodiversité, nous tenons à préserver un patrimoine qui tend à disparaître totalement, qu’est le paysage ouvert (openfield), vue la pression des installations industrielles dans les campagnes, voire même les forêts, sans oublier le patrimoine historique (Bataille de Ramillies & chaussée romaine).
Il est urgent que les décideurs politiques arrêtent de collaborer d’une telle façon avec les promoteurs industriels éoliens et que les élus adoptent des stratégies de gestion de l’énergie mieux planifiées et plus intégrées. La Wallonie est devenue un échiquier géant sur lequel les promoteurs industriels se battent chaque mètre carré pour mieux l’occuper.
C’est grâce à votre soutien indéfectible que nous pouvons continuer ce combat emblématique en la matière. Diffusez cette information et soutenez financièrement notre action. Chaque don sur BE53 0882 4935 4053 (BIC : GKCCBEBB), aussi modeste soit-il, est une pierre à l’édifice.
Dossier Sciences & Vies Septembre 2010
Que penser des éoliennes ?
Selon un intéressant article paru dans la dernière édition du magazine Science et Vie de ce mois de septembre 2010, l’avenir des éoliennes est sérieusement compromis.
Voici un résumé de l’article.
En France, le développement des éoliennes a connu en 2010 un arrêt brutal. Seulement 100 MW ont été installés, 5 fois moins qu’il ne faudrait pour tenir le rythme des ambitions du Grenelle.
De plus, il n’est pas prévu que la capacité nucléaire diminue d’ici 2020, bien au contraire.
Alors que se passe-t-il ?
1. L’intérêt écologique des éoliennes est vraiment minime. Car l’éolien a un vice caché : le vent étant difficilement domptable, il faut prévoir d’autres sources énergies prêtes à intervenir pour assurer la production et l’équilibre entre l’offre et la demande. Ce qui veut dire que certaines centrales thermiques qui auraient dû être fermées continuent à fonctionner à charge partielle, à cause des éoliennes. Sur un parc de 25.000 MW d’énergie éolienne, il faut mobiliser 3000 à 4000 MW de turbines à combustion pouvant démarrer rapidement, c’est-à-dire une bonne dizaine de turboréacteurs à gaz particulièrement polluants en CO2 ! Et pour assurer une continuité en production, on ne s’attaque surtout pas à la production nucléaire, qui assure une production stable, mais on cherche plutôt à exporter le surplus de production d’origine éolienne. Et ce sont les contribuables qui, subventionnant l’éolien, paient ce surplus de production. L’éolien serait en fin de compte un moyen d’économiser les émissions de CO2 infiniment moins rentable que l’isolation thermique des habitations.
2. Production inconciliable avec la consommation. Les pointes de consommation ne correspondent pas du tout aux pointes de production éolienne. Quand il fait très froid, il n’y a pas de vent … Exemple : lors de ce mois de janvier 2010, les 5,7, 11, ou 18 le vent n’a rien apporté alors que la consommation a été maximale. Ces périodes de grand froid constituent souvent un passage anticyclonique (ex smog avec vitesse limitée sur les autoroutes). En Allemagne, 21.000 éoliennes ne garantissent finalement que 2.000 MW environ sur 26.000 déclarés ! Cela veut dire que l’éolien n’offre pas ou très peu de capacité de puissance garantie, à la grande joie des producteurs nucléaires et autres centrales, qui voient leur production assurée. On ne stocke toujours pas l’électricité, donc toute production excédentaire pose problème …
3. Une énergie intermittente difficile à contrôler. Les ingénieurs du réseau électrique appellent l’éolien l’énergie fatale qu’ils sont obligés d’accepter. Tant qu’on a une capacité éolienne basse, il est encore possible de gérer l’approvisionnement en électricité, mais lorsqu’on atteint une production beaucoup plus élevée, il faudra s’attendre à de gros problèmes sur les réseaux. Cela se déroule déjà sur les côtes allemandes. Lorsque le vent souffle plus fort que prévu, il arrive que les réseaux voisins polonais, tchèques, hollandais et belges soient involontairement inondés. Au Danemark, qui a une production éolienne équivalente à 21% de sa consommation, ils sont obligés d’évacuer 57% à bas prix vers les pays voisins. A tel point que les marchés de l’électricité nordiques ont connu ponctuellement des prix négatifs, l’opérateur étant contraint de payer une amende s’il continuait à produire ! Et ce sont les contribuables danois qui paient ces amendes. De même en Espagne, où ils ont été contraints d’arrêter plusieurs parcs éoliens lors de grand vent, faute de débouchés pour écouler cette électricité et là ce sont les Espagnols qui paient la facture.
4. Un réseau électrique inadapté. En Belgique, le réseau haute tension est concentré autour des 2 grandes centrales nucléaires. L’augmentation des parcs éoliens répartis dans tous les pays dans des zones isolées, exige l’installation de nombreux nouveaux réseaux à haute tension à nos frais. L’éolien est gros consommateur d’infrastructures : il faudra plus de lignes à haute tension et un renforcement du réseau existant.
5. Un pari économique incertain. L’éolien est subsidié massivement via les certificats verts. Mais vu le coût énorme de cette énergie, et son manque d’efficacité, il serait bien plus rentable de rénover les centrales à charbon ou de les remplacer par des centrales au gaz, et de faire de grands investissements dans la réduction de consommation électrique, dans l’isolation par exemple.
6. Une présence mal acceptée. Si l’on voulait couvrir la moitié du pays avec des éoliennes, cela ne serait même pas encore suffisant ! Alors pourquoi détruire nos campagnes, alors que cela n’entraînera même pas l’élimination du nucléaire ni les centrales au charbon, bien au contraire !
Nous vous encourageons à commander votre exemplaire du Sciences & Vies, Septembre 2010 pour pouvoir lire le dossier.
Air Energy a déposé son dossier pour un parc éolien de 12 machines
Le promoteur du projet vient de déposer son dossier dans les trois communes concernées. Celles-ci ont maximum 20 jours pour déclarer le dossier recevable.
Une fois le dossier accepté, l’enquête publique débutera. La population aura alors 30 jours pour manifester ses remaques ou son opposition.
Air Energy a annoncé à grand bruit dans la presse sa volonté de diminuer la taille du parc en passant de 17 à 12 éoliennes, en invoquant les plaintes des riverains. (Voici le nouveau plan d’implementation)
La raison est simple: rassurer pour mieux revenir ou reculer pour mieux sauter. Une fois les premières éoliennes installées et le parc raccordé au réseau haute tension, les demandes d’extension vont fuser. Les habitants de Merdorp, Jauche, Orp, Lincent auront été prévenus car les possibilités d’extension en direction de l’E40 sont très nombreuses.
Pour preuve, citons la manière dont Air Energy agrandit son parc éolien à Perwez. La dernière demande place des éoliennes en bordure du village d’Aische-en-Refail, à proximité d’un élevage de chevaux sans la moindre concertation avec l’éleveur.
Seule la course à la rentabilité prévaut: c’est du capitalisme élitiste sous couvert écologique !
A noter l’absence de propositions envers les riverains ayant manisfesté leur opposition ou inquiétude.
Source: L’echo